CHAPITRE X

Sommaire

Les Granges et fiefs en dépendant : Basville et la Folleville, la Vacheresse, les dîmes de Ragonnant, Echainvilliers.

L'origine de la seigneurie des Granges remonte probablement au Xe siècle. Comme on le verra dans la suite, son lieu principal était composé d'une élévation artificielle en terre, appelée Motte, entourée d'un fossé et surmontée d'un donjon. Ce genre de fortification était d'un usage fréquent au Xe siècle. Bon pour protéger les seigneurs contre des adversaires peu redoutables, il disparut au moment des grandes invasions anglaises. Le donjon des Granges, détruit pendant la guerre de Cent Ans, ne fut jamais relevé de ses ruines.

La Motte et l'emplacement de ce donjon étaient auprès de Châtres, sous les remparts de la ville abattus au commencement de ce siècle et remplacés actuellement par des boulevards, en face de la rue Fontaine, entre la rivière d'Orge et le chemin qui conduit au moulin Serpier. Cette position indique d'une manière à peu près certaine que Châtres ne s'étendait pas de ce côté au moment où fut construit le donjon des Granges, ou du moins que ses murs d'enceinte n'étaient pas encore élevés. On n'aurait pas ainsi mis seigneurie dans seigneurie, remparts indépendants sur d'autres remparts. Or, la ville de Châtres était déjà fortifiée au XIIe siècle. L'abbé Suger, sous le règne de Louis le Gros, l'appelait dans ses chroniques honoris oppidum. Faire l'origine de la seigneurie des Granges au Xe siècle à cause de la nature même de ses défenses et de sa position ne serait donc pas une supposition hasardée.

Quoi qu'il en soit, il est certain que les Granges existaient au XIIe siècle. Dans le cartulaire de Saint-Maur-des-Fossés, il est parlé, en l'année 1190, d'un Gautier des Granges(1) ; dans le grand pastoral de l'église de Paris, en l'année 1245, d'un Jean des Granges, membre de la famille des de Gravelles, jouissant alors des droits seigneuriaux à La Norville; et dans les titres de l'abbaye de Villiers, en l'année 1263, d'un écuyer nommé Bertrand des Granges.

Au XIVe siècle, les titres qui se rapportent à cette seigneurie sont plus explicites et plus nombreux. Ils permettent de donner la suite non interrompue des maîtres de ce domaine. En l'année 1366, le 6 février, un nommé Robin le Maçon vendit à Guillaume Hélouin le Jeune, pour le prix de 4 francs d'or de bon poids et du coin de roi Jean, la moitié d'une maison et la moitié d'un jardin sis à Châtres, rue Fontaine, chargées de 26 deniers parisis de cens envers les héritiers de feu Pierre de Challo, seigneur des Granges. Pour la même somme de 4 francs d'or de bon poids furent aussi vendus, le 3 avril 1377, par Jean Mancion à la veuve Guillaume Frémy, une maison et un jardin sis à Châtres, rue Saint-Germain, chargés de 27 deniers parisis de cens envers Simon de Villebon, écuyer, seigneur des Granges. Au mois de mai 1405, le seigneur des Granges était Simon de Bourron. Marié à Perronnelle de Villebon, il cédait en cette année, à Marie Pouly, une maison sise au lieu des Granges, au-dessus de la rue du Paradis.

Ce Simon de Bourron eut une fille, nommée Isabelle, qui épousa Gervais de Prunault. En 1440, elle était morte et son mari avait le bail et l'administration de deux filles nées de leur mariage, Renaude et Marie. Cette dernière épousa Michel-François, écuyer, seigneur de Saint-Foy. Ensemble, le 13 juin 1457, ils vendirent pour la somme de 15 livres, aux religieux Célestins de la Sainte-Trinité de Marcoussis, 20 sols parisis de rente annuelle rachetable de la même somme, à prendre sur la portion de l'héritage qui devait leur advenir dans la seigneurie des Granges. Trois ans plus tard, le 13 juin 1460, la même Marie de Prunault, dame de Foy, veuve alors de Michel-François, écuyer, demeurant à Châtres-sous-Montlhéry, vendit, à la charge de payer les 20 sols de rente aux Célestins de Marcoussis, et pour la somme de 50 livres tournois, à noble homme Charles de Brichanteau, son cousin germain, tous les droits qu'elle pouvait avoir dans la succession de sa feue mère, Isabelle de Bourron, en un hôtel couvert en tuiles, grange couverte en chaume, cour, jardin, colombier, fossés à eau entourant une motte et ses dépendances, appelé l'hôtel des Granges, situé près Châtres, avec toute ses appartenances tant en terres, prés, bois, aunaies, friches, vignes, que cens, rentes, fiefs et arrière-fief tenant de cet hôtel, et autres droits ou devoirs en dépendant partout où ils se trouvaient.

Renaude de Prunault, soeur de Marie, avait épousé Jean de Brissac, écuyer. Le 9 février 1477, tous deux vendirent à Charles de Brichanteau, pour la somme de 115 livres tournois, l'autre moitié du fief des Granges. Par ces deux acquisitions, Charles de Brichanteau devint maître de tout le domaine. En cette qualité, le 24 mars 1478, il rendit foi et hommage à messire Louis de Bouhaut dit de La Rochette, écuyer, maître d'hôtel du Roi et seigneur de Bruyères-le-Châtel. Le 30 octobre 1481, il fit au même seigneur un aveu et dénombrement de son fief.

C'est dans cet aveu que l'on trouve pour la première fois la consistance exacte de la seigneurie des Granges. Cette terre était assez considérable comme on en pourra juger par le détail suivant.

Le fief comprenait :
- 1° Un hôtel et manoir nommé les Granges-les-Châtres avec motte close à eau surmontée d'un donjon en ruine; cour et colombier, jardin à l'entour, le tout contenant en fonds de terre deux arpents et demi environ, aboutissant sur la rivière d'Orge;
- 2° Du côté opposé au manoir, une maison et masure dans laquelle étaient une cave et un pressoir bannier en ruines : à la banalité de ce pressoir étaient soumis, avant 1481, 32 arpents et un quartier de vignes, au champtier de Boinville, dit plus tard de La Lance; en 1481, ces vignes étaient converties en terres labourables;
- 3° La rivière d'Orge et Garenne, droit de pêche depuis le moulin Morand jusqu'au milieu du pont de Châtres;
- 4° La justice moyenne et basse jusqu'à 60 sols parisis avec pouvoir de tenir cour et juridiction sur tous les hôtes, hommes et sujets du lieu des Granges et une prison pour enfermer les malfaiteurs pendant 24 heures ou environ;
- 5° Le droit de forage et de rouage sur tous les hôtes, hommes et sujets des Granges, et sur tous les héritages tenus en censive de cette seigneurie;
- 6° 6 arpents de terre devant la porte du manoir;
- 7° Un arpent de vigne au vignoble de Châtres, lieu dit Chielou;
- 8° Trois arpents de pré enclos de fossés, derrière le manoir, avec six corvées pour les faner dues par plusieurs sujets de la seigneurie;
- 9° Trois arpents d'aunaie au même lieu; sur ces trois arpents, Charles de Brichanteau fit construire un moulin à moudre tant de blanche oeuvre comme un moulin à tan  appelé depuis le moulin Serpier;
- 10° Deux arpents environ d'aunaie entre les grands jardins du manoir et la rue des Aunaies, en suivant le ruisseau de la fontaine;
- 11° 26 livres parisis de menus cens;
- 12° 83 arpents de terre en une pièce sise entre La Bretonnière et le moulin d'Aulnay, au lieu dit les Pendants ou les Perreux, tenant d'une part au seigneur de La Bretonnière, vers les Joncs-Marins, et d'autres part au chemin de La Bretonnière au moulin de Fourcon;
- 13° 19 sols parisis de rente que le seigneur des Granges avait d'ancienneté le droit de prendre chaque année sur le fief et hôtel de La Bretonnière qui fut à Monseigneur de Lignières;
- 14° 2 sols parisis de cens annuel à percevoir sur les vignes du prieur de Saint-Didier de Bruyères;
- 15° 10 sols parisis de cens annuel à prendre sur les fossés de la basse-cour du château de Bruyères, sous la vieille porte.

De la seigneurie des Granges dépendaient, au moment de ce dénombrement rendu par Charles de Brichanteau, un certain nombre de fiefs :

Le fief de Basville, ayant appartenu autrefois à Simon de Bourron et réuni au domaine, composé d'un manoir et courtil contenant deux arpents environ; de 70 arpents de terre; 30 arpents de pré; 5 quartiers de vigne, deux jardins, 5 livres, 10 sols de menus cens; 13 droitures sur plusieurs héritages; des cens de la Notre-Dame de Mars valant 50 sols parisis; des Champarts de ce lieu rapportant deux muids de grain par an; de la justice moyenne et basse; des saisines; des rouages et forages, et d'une certaine quantité de terres en friches, aux environs de Basville.

Du fief de Basville dépendaient plusieurs arrière-fiefs relevant avec la seigneurie de ce lieu du fief des Granges et par suite de Bruyères-le-Châtel, savoir :
- 1° un fief tenu par Jean Pavyot, écuyer, comprenant masures et vignes sises à Basville; 40 sols parisis de cens; un jardin et quatre droitures et demie;
- 2° Un autre fief ayant appartenu à Jean de Presle, écuyer, alors possédé par Roberte de Brichanteau, veuve de Adam de Verton, sis à la Folleville, consistant en un hébergement et vigne y tenant; en deux arpents de gâtines ou bois taillis; en une pièce de terre et d'aunaie; en un droit de champart sur quatre arpents de terre; en 20 sols parisis de cens annuel, et en un arpent de pré;
- 3° Un troisième arrière-fief, sis à Basville, tenu par Jean Le Besson, consistant en 7 sols 3 deniers parisis de cens; un arpents et demi de terre et un quartier de pré;
- 4° Un quatrième arrière-fief, autrefois possédé par demoiselle Agnès Deforges, et depuis par Jean de Pavyot, écuyer, sis à Basville, et comprenant un manoir, cour, masure, jardin, cellier et appartenances; 100 arpents de terre et un arpent de pré;
- 5° Un fief à la Folleville ayant appartenu à René de Villebon, écuyer;
- 6° Un autre fief au même lieu ayant appartenu à Simon de Villebon, écuyer, composé d'une maison, cour, jardin, colombier, 4 arpents de pré et 10 arpents de terre;
- 7° Un autre fief au même lieu ayant appartenu à Jean de Presle et depuis à Roberte de Brichanteau, contenant 6 arpents de bois; 36 arpents de terre; un quartier d'aunaie; 5 arpents de pré; 50 sols de rente annuelle sur le moulin de la Folleville; 10 sols parisis de menus cens à la Folleville, et 60 sols parisis à Basville;
- 8° Un autre fief à l'aunaie Saint-Maurice, appartenant à Etienne Daillant, seigneur de l'Aunay, comprenant un arpent et demi de terre; 2 arpents de vigne, et 5 sols parisis de menus cens.

Quelques-uns de ces arrière-fiefs, en particulier ceux qui étaient possédés par Simon de Villebon et Roberte de Brichanteau, furent réunis au domaine et figurèrent au partage de 1508, entre les enfants de Charles de Brichanteau, sous le nom de seigneurie de Basville et de la Folleville.

Avec le fief de Basville relevaient encore des Granges : le fief d'Echainvilliers à Avrainville; le fief de la Vacheresse en la paroisse de Gometz-la-Ville et les dîmes inféodées du terroir et champtier de Ragonnant, au même lieu.

Charles de Brichanteau mourut en l'année 1505. Son fils Louis administra les biens de la succession vacante jusqu'au 12 janvier 1508. Alors fut consenti le partage des biens du seigneur des Granges, décédé, et de Jeanne d'Hémery, sa femme, entre les quatre enfants nés de leur mariage : Pernelle, veuve de Pierre Leprince, seigneur de La Bretonnière, La Norville et Mondonville; Louis, seigneur de la Mothe de Gargy en Brie, écuyer; Catherine, épouse de Jean Du Roux, seigneur de Sigy; et Marie, épouse de Louis de Saint-Phalle, seigneur de Cudoc.

Pernelle de Brichanteau, l'aînée, eut pour sa part les terres et seigneuries de Basville et de la Folleville avec leurs droits et dépendances; le lieu seigneurial des Granges et ses dépendances; 10 livres tournois de rente à prendre sur le reste de cette seigneurie, et 5 livres 10 sols tournois sur la terre et seigneurie de Brichanteau.

Louis de Brichanteau eut les terres et seigneuries de Brichanteau, Pernelle, Germanville, Gurry, La Mothe, la Basse-cour et dépendances avec leur droit de moyenne et basse justice et autres redevances; les terres et seigneuries de Bertion, Bourgault et la Brosse.

La part de Catherine de Brichanteau fut composée de la terre et seigneurie de la Cour d'Averly, en la paroisse de Charles Maisson; d'un fief appelé Lesgulles; d'un autre fief situé aux bois Minard et de Nanteau, avec les écoles de Milly et de la banlieue et un étang situé en la seigneurie de Barron, appelé l'étang du Chêne.

Marie de Brichanteau, épouse de Saint-Phalle, eut pour sa part les terres et seigneuries des Bordes et de Compigny; leurs dépendances et appartenances, avec tous les droits, noms, actions, propriétés et possessions acquis par Charles de Brichanteau de Charles Le Masle; plus 50 livres tournois de rente à prendre chaque année sur la terre et seigneurie des Granges.

Par ce partage, le fief des Granges fut rattaché à La Bretonnière et à La Norville déjà possédées par Pernelle de Brichanteau, veuve de Pierre Leprince. Dans la suite, il eut part aux différents changements qui advinrent à ces seigneuries par suite de contrats d'héritage, d'échange ou de vente.

Charles Leprince, fils aîné de Pernelle de Brichanteau, hérita des Granges, en 1525. Il voulut délivrer ce fief des charges qui le grevaient. En 1526, il échangea avec Pierre de Moisson, seigneur de Genouilly, époux de Jeanne de Saint-Phalle, fille de Marie de Brichanteau, les 50 livres tournois de rente que celui-ci avait à prendre sur le fief des Granges, pour le fief des Marchands, sis à La Norville, et le don d'une somme de 70 livres tournois. Quelques années après, le même Charles Leprince racheta, pour la somme de 900 livres, le fief des Marchands, et rentra ainsi dans toutes ses anciennes possessions. Les seigneurs de La Bretonnière, puis ceux de La Norville, après le partage de 1601, possédèrent le domaine des Granges jusqu'en 1772, époque à laquelle ils le cédèrent au duc de Mouchy, seigneur d'Arpajon, tout en en conservant le titre et les droits de suzeraineté.

Ils en rendirent foi et hommage, aveux et dénombrements aux seigneurs de Bruyères-le-Châtel dans la mouvance desquels il se trouvait; le 28 septembre 1527, à Jacques de La Rochette, seigneur d'Ollainville, et à Laurent de Bossu, seigneur de Vausennes, tuteurs et curateurs de Jeanne de La Rochette, fille et héritière de Louis de La Rochette, écuyer, seigneur de Bruyère; le 5 janvier 1602, à Claude Daubray, conseiller secrétaire du roi; en 1610, à Marie Daubray, épouse séparée de biens de Louis le Cirier, seigneur de Neufchelles; en 1642, à Jean-Louis de Lespinette-Lemairat, baron de Laistrac et de Bruyères, conseiller du roi, maître ordinaire de la Chambre des Comptes.

Du temps de ce seigneur, le fief des Granges se composait encore :
- 1° de la place où était l'hôtel des Granges, cour, granges, colombier à pied, motte et ruines du donjon entourées de fossés, jardins et pré appelé Paradis, le tout, à l'exception du donjon et lieu dominant, baillé, le 5 avril 1537, à titre de cens et rente perpétuelle à Jean Poinet, contenant 2 arpents et demi environ; tenant, d'une part, à la rivière et à la motte du lieu seigneurial; d'autre part, au sentier de Châtres au moulin Serpier, au ruisseau de la fontaine de Paradis et à d'autres héritages; d'un bout, pré le jardin du moulin Serpier, aux héritiers Thomas Marie; et d'autre bout, à la rivière des Granges et à la vidange des prés;
- 2° De l'autre côté et en face l'hôtel et maison des Granges, d'une maison où se trouvaient la cave et le pressoir banniers avec cour, jardin et terres labourables de la contenance de 6 à 7 arpents, tenant au chemin de la Croix Saint-Ladre à la vidange des prés, aboutissant au chemin de Châtres à Egly et à la vidange des prés qui allait du moulin Serpier à Châtres;
- 3° De 6 arpents de pré, d'une aunaie;
- 4° Du droit de pêche dans la rivière d'Orge, depuis le moulin Morand jusqu'au milieu du pont de Châtres et dans les boelles jusqu'aux planches d'Egly;
- 5° Du droit de moyenne et basse justice jusqu'à 60 sols parisis;
- 6° Du droit de forage et de rouage sur les héritages du fief;
- 7° D'un arpent de vigne prés Saint-Eutrope;
- 8° De 11 sols 9 deniers de cens à percevoir le jour de saint Rémy sur plusieurs propriétés à Bruyères-le-Châtel;
- 9° De 2 sols parisis de cens sur les vignes du prieur de Bruyères;
- 10° De 32 livres un sol 3 deniers de censives sur plusieurs maisons sises à Châtres, aux fauxbourg Morand et Saint-Germain, sur une partie du jardin de Jacques Soulaire, au champtier des Casseaux et sur plusieurs héritages aux environs de Châtres, des deux côtés de la rivière d'Orge;
- 11° De 9 sols parisis de cens et rente à prendre sur le fief et château de La Bretonnière;
- 12° De 9 sols parisis de cens et rente à percevoir sur les fossés et basse-cour du château de Bruyères, devant la vieille porte;
- 13° Et des arrières-fiefs d'Echainvilliers, de la Vacheresse, des dîmes de Ragonnant et de Basville.

En 1682, Jean-Baptiste Choderlot de La Clos rendit foi et hommage des Granges à Jean-Louis Lemairat, chevalier, marquis de Bruyère, conseiller du roi en la cour de Parlement; en 1730, le marquis de Simiane rendit les mêmes devoirs à Joachim Lemairat, fils du précedent président de la Chambre des Comptes à Paris; en 1757. Jules-Nicolas Duvaucel se soumit de même à Louis-Charles Lemairat. Ce seigneur en 1764 président de la Chambre des comptes, ayant obtenu des lettres à terrier, exigea de ses vassaux le dénombrement détaillé de leurs terres. Il trouva fort incomplet celui des Granges que rendit le marquis de La Grandville et voulut le blâmer parce qu'il ne contenait pas l'énumération des 83 arpents de terre sis au terroir de La Bretonnière, entre ce village et le moulin d'Aulnay, et des 9 sols parisis de rente à prendre sur le château de La Bretonnière, mentionnés dans l'aveu de 1481. Cette rente et les terres n'ayant pas été comprises dans les dénombrements fournis par les seigneurs de La Norville en 1660 et en 1758, le marquis de La Grandville, dont les prédécesseurs ne possédaient plus de temps immémorial ni ces propriétés, ni le château de La Bretonnière, invoqua la prescription et, malgré les instances et les démarches de Louis-Charles Lemairat, ne rendit qu'un aveu conforme à ceux de 1660 et de 1758.

Le 27 avril 1785, Louis-Jacques Baron, seigneur de La Norville, paya pour droit de quint et de requint, à l'occasion de l'acquisition faite par lui du fief des Granges, la somme de 2,400 livres à Antoine-Hilaire Lemairat, marquis de Bruyères; à dame Eustoquie-Thérèse Lemairat, épouse de Charles-Alexandre-Marie Prévost, comte de Saint-Cyr; à dame Louise-Thérèse-Charlotte Lemairat, épouse de Pierre Anet, comte de Gibertes, et à demoiselle Angélique-Paule Lemairat, tous enfants de Louis-charles Lemairat, président de la Cour des Comptes, décédé. En 1601, le revenu du domaine des Granges avait été estimé à la somme de 6 écus, et la recette des censives de ce lieu avec celles de la rue du Clos et des Boucheries à la somme de 186 écus deux tiers.

Basville et La Folleville

Les terres et seigneuries de Basville et de la Folleville, au XIVe siècle en la possession de Simon de Villebon, avaient été mises à cette époque sous la dépendance de la seigneurie des Granges et donné leurs titres avec les droits qui en découlaient aux propriétaires de ce fief. Avec les Granges, elles avaient appartenu à Simon de Bourron, à Gervais de Prunault, à Charles de Brichanteau, puis à Pernelle du même nom, veuve de Pierre Leprince, seigneur de La Bretonnière et de La Norville. Dans le partage fait, en 1525, entre les enfants de cette dernière, Basville et La Folleville, dont la consistance a été donnée en détail dans le chapitre qui se rapporte à ce même partage, firent partie du quatrième lot et échurent à Jeanne Leprince, veuve alors de Louis de Boissy, tout en demeurant dans la mouvance immédiate des Granges et dans celle de Bruyères-le-Châtel. Quelque temps après ce partage, Jeanne Leprince épousa en secondes noces Jean de Quincampoix, seigneur de Montcheny. De ce mariage, elle eut un fils nommé Gilles. Ce fut lui qui hérita des seigneuries de Basville et de Folleville.

Le 25 avril 1559, il vendit ces terres à Charles de Lamoignon, conseiller du roi en la Cour de Parlement. Ce dernier en rendit foi et hommage, le 19 mai suivant, à Charles Leprince, seigneur de La Bretonnière, de La Norville et de la motte des Granges et paya, pour droit de mutation, la somme de 710 livres. Le 16 octobre 1586, dame Charlotte de Bezançon, veuve de Charles de Lamoignon, rendit les mêmes devoirs au fils de Charles Leprince tant en son nom qu'en celui de ses enfants mineurs dont elle avait la garde noble. En 1598, Basville et la Folleville étaient possédés par Chrétien de Lamoignon et, en 1660, par le fils de ce dernier, le président Guillaume de Lamoignon, qui avait rendu lui-même foi et hommage à Anne Leprince, veuve de Josias Mercier. Guillaume de Lamoignon, chevalier, marquis de Basville, comte de l'Aunay-Courson, baron de Saint-Yon, premier président de la Cour de Parlement, l'hôte et l'ami de Boileau, voulut dégager son superbe marquisat des liens qui le rattachaient à l'ancienne motte des Granges, devenue une humble prairie, et, par suite, au château de Bruyères. Le 18 mars 1677, il racheta au seigneur de La Norville, alors Jacques Mercier, son droit de suzeraineté et, le 22 du même mois, au seigneur de Bruyères le droit supérieur de mouvance pour la somme de 6,000 livres. En vertu de ces deux contrats de cession, Guillaume de Lamoignon put directement porter au roi ses actes de foi et d'hommage, ses aveux et dénombrements; Basville et La Folleville ne dépendaient plus des Granges et, par suite, de la seigneurie de La Norville.

En 1601, la mouvance de ces fiefs avait été estimée à la somme de 60 écus.

La Vacheresse

Le fief de la Vacheresse, en la paroisse de Gometz-la-Ville, coutume de Paris, consistait au XIVe siècle en un hôtel nommé la Vacheresse; en 91 arpents de terre d'une seule pièce tenant, d'une part, à cet hôtel et, de l'autre, au chemin des Molières à Gometz; et en un arpent et demi de pré, sis au champtier appelé Mauminot. La consistance de ce fief changea quelque peu dans la suite. Au XVIIe siècle, il se composait d'une maison, granges, étables, écuries, colombier à pied, jardins et autres dépendances, censives et droits seigneuriaux à prendre sur 97 arpents de terres composant pour la plupart le domaine du fief, poules et censives à percevoir sur quelques maisons et jardins de ce lieu. Le fief de la Vacheresse dépendait de la seigneurie des Granges rattachée dans la suite à celle de La Norville. Sa mouvance fut estimée; en 1601, à la somme de 15 écus; en 1681, à la somme de 16 livres.

Le 19 mai 1394, le fief de la Vacheresse était possédé par Henri de Bérigny, écuyer, qui en rendit aveu et dénombrement à Simon de Villebon, seigneur des Granges; en 1406, par Nicolas de Villetain, écuyer, échanson du roi, seigneur de Gif et vicomte de Châteaufort; en 1462, par Nicolac de Bergerac, seigneur de Boynes-les-Troyes; et, en 1544, par Louis de Bergerac, fils du précédent. Ce dernier vendit la Vacheresse à Anne de Passaleu, femme séparée de biens de Jean de Bretagne, chevalier de l'Ordre du Roi et gouverneur du duché de Bretagne.

En 1553, ce fief était entre les mains de Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois, dame des terres et seigneuries de Beynes et de Limours; en 1557, entre celles de Louis de La Villeneuve, chevalier de l'Ordre du Roi, gentilhomme de la Maison de Sa Majesté, capitaine et gouverneur de Dourdan, seigneur de Bonnelles. La Vacheresse appartint dans la suite à Mme de Bouillon. Le roi Henri III l'acheta de cette dame, puis vendit cette terre au duc de Joyeuse. Le 22 juin 1595, elle appartenait à Marguerite de Lorraine, veuve du duc de Joyeuse, en son vivant pair et amiral de France, qui en fit rendre par procureur foi et hommage à Charles Leprince, seigneur de La Bretonnière. Quelques années après, le fief de la Vacheresse fut vendu à Waast de Marle, écuyer, seigneur de Vaugian.

Le fils de ce dernier, Mathurin de Marle, en rendit foi et hommage, le 21 janvier 1615, à Josias Mercier, seigneur de La Norville. En 1643, la veuve de Mathurin de Marle, Anne Leduc, échangea le fief de la Vacheresse avec Gilles de Trappu, écuyer, seigneur de Belleville, bourgeois de Paris, pour d'autres possessions. Ce fief appartint dans la suite à Martin de Trappu, puis à son fils Gilles. En 1733, il était tenu par Gabriel Duderé, écuyer, seigneur de Graville, et, en 1763, par Pierre Juvénal Gallois, écuyer, seigneur de Belleville, conseiller du roi et auditeur ordinaire de la Chambre des Comptes, légataire universel de Anne-Françoise Béasse de La Brosse, décédée, épouse de Jean-Gabriel Duderé, seigneur de Graville. En 1789, le fief de la Vacheresse était possédé par la famille Gallois.

Le fief des Graviers ou des Dîmes de Ragonnant.

Le fief des Graviers ou de Ragonnant était dans la paroisse de Gometz-la-Ville, coutume de Paris, et consistait en dîmes inféodées à prendre et percevoir chaque année, au moment de la récolte, à raison de quatre gerbes l'arpent, de la grosseur de quatre pieds et demi sous lien, sur tous les grains décimables recueillis dans l'étendue du territoire du grand Ragonnant ou de la ferme de Chaumonteau comprenant 366 arpents 34 perches deux tiers. La perche mesurait 20 pieds carrés et l'arpent contenait 100 perches.

Ces dîmes dépendaient des Granges. Leur mouvance fut estimée, en 1681, à la somme de 34 livres. Elles demeurèrent unies à la Vacheresse et furent possédées par les maîtres de ce fief depuis l'année 1495 jusqu'à l'année 1646.

Vers 1535, à la suite d'un partage fait entre les héritiers de Louis de Bergerac, seigneur de La Vacheresse, un 14e des dîmes de Ragonnant échut à Jeanne de Bergerac, épouse de Jean Gobert, avocat à Montfort-l'Amaury. Ce 14e fut acquis dans la suite par le duc et la duchesse d'Etampes et réuni pendant quelques années au comté de Limours. En 1556, il fut cédé à Louis de La Villeneuve, seigneur de La Vacheresse et de Ragonnant et réuni dès lors au reste du fief. Cette cession fut sans doute ignorée des receveurs du comté de Limours au moment où cette terre appartenait à Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII. Le 6 mai 1633, Anne Jouin, procureur fiscal de ce comté, vint au château de La Norville rendre foi et hommage du 14e des dîmes de Ragonnant à Anne Leprince, veuve de Josias Mercier. A la suite de cet acte de soumission féodale, les receveurs de la terre de Limours voulurent distraire du reste des dîmes ce 14e qui avait jadis appartenu au duc et à la duchesse d'Etampes. Ils entrèrent en lutte avec ceux qui les possédaient. Leurs efforts ne furent pas couronnées de succès; une sentence du Châtelet de Paris, rendue le 27 avril 1672, en leur rappelant l'acquisition de 1556 faite par Louis de La Villeneuve, mit fin à leurs prétentions.

La propriétés des dîmes de Ragonnant fut attaquée d'une manière plus radicale au commencement du XVIIe siècle. Le curé de Gometz-la-Ville, messire Guillaume Duval, et Damien Debourre, prêtre, aumônier du sieur de Marmoutier et prieur de Saint-Clair de Gometz, réclamèrent pour leurs églises et prieuré les dîmes de Ragonnant. Ils se mirent en procès à ce sujet avec Mathurin de Marle, seigneur de La Vacheresse. Une sentence du Châtelet de Paris, rendue le 27 novembre 1624, repoussa la demande du curé de Gometz et celle du prieur de Saint-Clair. Les dîmes de Ragonnant furent déclarées dîmes profanes et comme telles, laissées en la possession, propriété et jouissance du seigneur de La Vacheresse, dans la mouvance des Granges.

Après la mort de Mathurin de Marle, arrivée vers 1640, les dîmes de Ragonnant échurent à deux de ses filles : Catherine, épouse de Jean de Fleury, seigneur de Violette, chevalier du Saint-Empire, et Louise, épouse de Alphonse de Baillon, écuyer, seigneur de Mascottière. Par ce partage, elles furent détachées du fiefs de La Vacheresse. En 1646, le 26 novembre, Catherine et Louise de Marle vendirent les dîmes de Ragonnant à Jacques de Maillard, seigneur de l'Aunay. Celui-ci et sa femme Anne Brochard les Cédèrent, en 1651, à Jacques de Léans, bourgeois de Paris, qui en rendit foi et hommage au seigneur de La Norville, le 15 juin 1656, et paya la somme de 200 livres pour droits de mutation. Jacques de Léans était criblé de dettes. Comme il ne pouvait satisfaire ses créanciers, ceux-ci firent saisir et vendre le fief des dîmes de Ragonnant. Il fut alors acheté par Philippe Cottard, écuyer, conseiller-secrétaire du roi. Celui-ci en fit rendre foi et hommage, en 1685, par son fils aîné Antoine Cottard à Jean-Baptiste Choderlot de La Clos.

En 1746, ce fief était encore dans la même famille et possédé par Louise-Thérèse Cottard. Cette dernière mourut le 10 octobre 1747 et ses biens passèrent à l'un de ses cousins, Etienne Fijan, conseiller au parlement de Dijon, baron de Talmay, Barin, Montigny, Montfort et Bois-Fossé de Périgny. Trois jours après son héritage, Etienne Fijan vendit les dîmes de Ragonnant à André-Christophe Taconnet, écuyer ordinaire du petit commun du roi. Devenu en 1760 contrôleur de la bouche et maison de la reine, chef de panneterie et d'échansonnerie de Madame la Dauphine, André-Christophe Taconnet mourut en 1763. Sa veuve Anne Chéron épousa en secondes noces François de Mauvoison, procureur au Parlement. C'est lui qui rendit foi et hommage des dîmes de Ragonnant au marquis de La Granville, le 23 juin 1766. François de Mauvoison étant mort, Anne Chéron légua, en 1788, le fief de Ragonnant à André-Philippe-Jacques Le Brun, écuyer, contrôleur général des postes et relais de France, ancien secrétaire d'ambassade dans les cours de Constantinople et de Madrid, et à Marie-Adrienne Becquet, son épouse. Ils possédaient ensemble ce domaine en 1789.

Le fief d'Echainvilliers.

Le fief d'Echainvilliers était situé dans l'enclave de la haute justice et seigneurie d'Avrainville. Au XIVe siècle, il appartenait à Jacques d'Echainvilliers dont il a pris le nom. Celui-ci en rendit foi et hommage, aveu et dénombrement le 18 avril 1393, à Simon de Villebon, à cause de son hôtel des Granges. Possédé ensuite par Adam d'Echainvilliers, ce fief fut vendu, en juin 1402, à Jean de Montaigu, seigneur de Marcoussis, qui eut, le 15 septembre de la même année, avec Simon de Villebon, seigneur des Granges, un différend à son sujet terminé peu de temps après devant le prévôt de Montlhéry. Le fief d'Echainvilliers passa ensuite dans la maison de Graville. L'amiral de ce nom le possédait à la fin du XVe siècle, en 1490, et au commencement du XVIe, comme on peut le voir dans un procès-verbal fait le 19 octobre 1508 des biens délaissés par ce seigneur, dans lequel on trouve que les cens dus à son fief d'Avrainville produisaient chaque année 14 livres 10 sols 11 deniers obole pite, et les rentes en grains 8 septiers de blé froment, évalués à la somme de 6 livres. Des héritiers de l'amiral de Graville, le fief d'Echainvilliers passa aux seigneur de Bruyères-le-Châtel. La fille de Claude Daubray, l'un d'eux, Marie Daubray, veuve Le Cirier de Neufchelles, en fit donation entre vifs, en l'année 1640, à Regnault Lambert, avocat au Parlement.

De nombreuses contestations s'étaient élevées avant Regnault Lambert à propos du fief d'Echainvilliers entre ses détenteurs et les religieux de Saint-Germain des Prés, seigneurs d'Avrainville. Ceux-ci avaient en maintes circonstances revendiqué la mouvance de ce fief en se basant sur plusieurs aveux et dénombrements rendus par l'abbaye, l'un au roi Charles V, en 1373, l'autre au roi Charles VI, en 1384, dans lesquels, avec leur seigneurie d'Avrainville, était mentionné le fief qui appartint dans la suite à Jacques d'Echainvilliers. S'appuyant probablement  sur des titres antérieurs et sur un aveu de 1393 à Simon de Villebon, l'amiral de Graville, attaqué par les religieux, conserva la mouvance du fief à la seigneurie des Granges. Les Bénédictins de Saint-Germain, peu satisfaits de cet échec qu'ils attribuaient sans doute à l'influence de leur adversaire, attaquèrent plus tard, pour le même objet, les seigneurs de La Bretonnière devenus maîtres du domaine des Granges. Ils ne réussirent pas davantage. Au commencement du XVIIe siècle, ils firent de nouvelles instances; la cause fut portée devant le Châtelet de Paris. En l'année 1613, une sentence fut rendue par ce tribunal en faveur du seigneur des Granges et, du consentement exprès des religieux, la mouvance d'Echainvilliers fut conservée à cette seigneurie.

Avec Regnault Lambert les luttes recommencèrent, non plus pour la mouvance du fief, mais pour sa nature et son étendue. Dans la donation faite par Marie d'Aubray, ce fief, comme dans le terrier de l'amiral de Graville,  était simplement désigné en ces termes : la censive, fief et seigneurie d'Echainvilliers, en quoi elle peut consister, assise en la paroisse d'Avrainville, qui s'étend sur le manoirs et héritages en ladite paroisse. Dans un acte de foi et hommage, rendu le 16 novembre 1642 à Louis Mercier, seigneur de La Norville, Regnault Lambert déclarait que son fief consistait seulement en censives, rapportant 12 livres tournois par an. Cet acte, comme la donation de 1640, comme le terrier de l'amiral, n'énoncait pas de domaines. Il ne mentionnait même plus la rente de 8 septiers de blé dont il avait été parlé en 1508. Il est vrai que cette rente, rachetable de la somme de 64 livres, avait pu être amortie par les propriétaires qui y étaient soumis.

Grande fut donc la surprise des Bénédictins de Saint-Germain des Prés lorsqu'ils apprirent quelques années après 1642 que le fief d'Echainvilliers avait un domaine. Ils crurent que Regnault Lambert voulait soustraire à leur seigneurie un certain nombre de terres et l'attaquèrent devant les tribunaux compétents. Regnault Lambert se défendit en prétendant qu'il avait acquis les héritages sur lesquels il avait le droit de percevoir les censives composant autrefois le fief d'Echainvilliers. Les religieux admirent cette défense en principe, mais ils ne purent s'entendre avec Regnault Lambert, ni avec son fils Antoine pour le bornage des deux seigneuries. Il y eut procès sur procès, constestations, instances sur instances à partir de l'année 1650. Cet état de lutte dura plus d'un siècle; les possesseurs du fief d'Echainvilliers et les religieux de Saint-Germain des Prés ne se mirent définitivement d'accord qu'à la veille de la révolution française vers 1789.

Après Antoine Lambert, la marquise de l'hôpital posséda le fief d'Echainvilliers en vertu d'un acte d'acquisition passé en 1697. En 1711, elle vendit cette propriété à Jean Valin, conseiller du roi, syndic général des rentes de l'hôtel de ville, qui lui-même le céda, vers 1720, à Claude de Visigny, marchand, bourgeois de Paris. Celui-ci transmit le fief d'Echainvilliers à Marie de Visigny, sa fille, épouse de Auguste Pierre Dionis des Carrières, lieutenant du roi en la province de Guyenne, chevalier de Saint-Louis. C'est elle qui le possédait en 1789. Il consistait alors en 126 arpents 47 perches et demie de terre composant le domaine utile, et en 5 livres 5 sols 4 deniers obole pite, à prendre sur 142 arpents 8 perches et demie, composant le domaine direct.

D'après les conventions amiables passées entre les Bénédictins de Saint-Germain de Prés, seigneurs d'Avrainville, Louis-Jacques Baron, seigneur de La Norville et des Granges et la dame Dionis des Carrières, le fief d'Echainvilliers tenait à l'ouest au chemin des Postes allant d'Avrainville à Tourfou, et par hache rentrante dans le champtier de la Moissonnerie, à une grande vidange; de l'autre côté, à l'ancienne route d'Orléans; d'un bout au midi, au chemin de la Ferté à Boissy; d'autre bout, au chemin d'Avrainville à Boissy et, par hache saillante, au chemin des Meuniers et encore, par la même hache, au-dessus de la grande route d'Orléans, au sieur Ménard; le tout borné par douze grandes bornes de grès.

En 1606, la mouvance de ce fief avait été évaluée à la somme de 4 écus; en 1681, à la somme de 120 livres.

(1) Pièces justificatives, n°4 & n°20.

(M.A.J. 28/07/2001)

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